Tann’s vintage :
« Les Tann’s c’est bien, c’est résistant et solide, ça te fera jusqu’à la fin du collège ». C’est en substance à peu de chose près, ce que m’a dit maman Kitch le dernier jour de mon CM2.
Un Tann’s ça coûte cher, alors ça doit faire de l’usage. Voilà ce que pensait certainement papy Raymond.
« il est même pas beau ton Tann’s » c’est ce qu’aurait pu me dire frangin si il avait retiré sa tétine en forme de fleur orange de son bec. Mais bon si il avait fait ça, il aurait bavé sur Ernest son Doudou au gros pif rouge. En attendant, ça donnait plutôt cela « ton sac il est kro kro moche Areuh areuh splich-jet de bave »
Moi j’aurai préféré une besace US Army, mais c’était pas bon pour le dos. Hélas.
Puis il est arrivé mon Tann’s, robuste, lourd, en cuir, croûte de cuir et daim vert kaki.
J’ai eu aussi la trousse que j’utilise encore actuellement.
Avec ses authentiques taches d’encre vintage de stylo plume (un magnifique Waterman argenté) cadeau d’entrée en sixième. Vous vous souvenez des cartouches d’encre et la petite bille à l’intérieur qu’on collectionnait tous.
Et l’autre jour, j’ai trouvé ceci dans mon Emmaus bien aimé, dans la cour à merdaques. Là où sont entreposés les invendus, les objets solitaires, les ringardises, les exclus de la société de consommation que ma forte tendance empathique me pousse à acheter.
Ma bonne copine Miss Lillie Violette a une théorie à ce propos, genre trouble de l’attachement.
C’est sûr qu’on s’y attache à ces petits sacs.