Le formica revient à la mode. L’auriez vous cru ?
Ça tombe bien, j’ai toujours adoré ça.
Certainement parce que Mamie Suzy en avait partout dans sa cuisine. Et Mémé Alfréda aussi.
Comme toutes les mamies de France et de Navarre, tous les papis, tous les parents, toutes les personnes vivant en France dans les années vintage en ont forcément eu. Sauf celles qui vivaient en tipi, dans une caverne ou avec un menuisier.
C’etait bien plus facile à entretenir que les tables en bois me disait souvent mon pragmatique papy Raymond (celui qui ronflait plus fort que son ombre).
Le Formica c’est formidable :
Ma passion pour le Formica est née bien avant ce retour en grâce et m’a valu nombre de moqueries.
Qu’à cela ne tienne.
Je l’aime rouge, jaune, bleu, vert céladon et même rose.
Le Formica de la table de ma cuisine est blanc. C’est moins funky mais elle me vient de ma famille et je l’ai reçue le premier jour où j’ai quitté le nid familial pour entreprendre de longues et belles études.
Depuis, ma table a sillonné la France (le quart nord-ouest). Je n’arrive pas à la remplacer par un modèle contemporain à la mode. Je n’aime pas les beaux objets. J’aime les objets qui ont une histoire.
J’ai également une magnifique collection débutante de dessous de plat en formica. Passion incomprise par les membres de ma famille.
Ma famille n’a aucun goût.
La minute intello :
Un beau jour ou bien une nuit, deux ingénieurs américains font une découverte qui bouleversera nos vies : de la résine plastique haute pression qui pouvait remplacer allègrement le matériau alors utilisé (le mica) comme isolant dans le domaine électrique (là, on atteint déjà mes limites scientifiques). Je m’y connais mieux en Mika le chanteur.
Bref, ils l’appelèrent Formica, en hommage à son prédécesseur sans doute.
Ensuite, quelqu’un, dont je ne connais pas le nom, eut l’idée d’utiliser le Formica en déco. Dommage que ce bienfaiteur de l’humanité soit resté anonyme. Je lui aurais bien dédié une rue ou une place. Ou mieux, donné son nom à mon premier enfant.
Le Formica connut son heure de gloire vers la fin des années 1940.
Et le Formica, c’est vraiment formidable. C ’est le slogan de l’époque. J’ai l’impression d’entendre papy Raymond, celui qui ronfle plus fort que son ombre.