Lorsque j’étais sur les bancs de l’école primaire, ce dont je raffolais par dessus tout, c’est rêver en passant les doigts sur les bureaux et lire les petits messages gravés au compas dans les fibres tendres du bois.
Mon second souvenir cette fois ci olfactif, c’est l’odeur de la colle Cléopâtre.
Colle Cléopâtre, une odeur d’amande et d’enfance
Enfant, j’étais une petite fille rêveuse et un peu godiche.
Au plus grand désespoir de mes maîtresses et maîtres d’école, je n’ai jamais réussi à découper sur les lignes pointillées, à coller une feuille droite dans mes cahiers, et à peindre sans renverser le pot Blédina rempli d’eau.
Qu’importe car j’ai pu vivre de grands moments avec ma colle Cléopâtre.
Certes, je mettais un moment à ôter le couvercle, à attraper la petite spatule, à prendre un petit peu de la substance , à la renifler avec délice. Puis je tentais de déposer le petit pâté de colle Cléopâtre déjà un peu séché sur ma feuille. Pour vous, cela peut sembler simple, mais pour moi, ça pouvait devenir un Everest.
La colle faisait des bosses que j’applanissais avec l’index que je léchais consciencieusement mon travail terminé.
Il ne me restait ensuite qu’à essuyer mon doigt sur ma tenue du jour. Ni vue ni connue. Pardon maman Kitch.
Bonheur simple de l’enfance.
La minute intello :
la colle Cléopâtre est née à Paris dans le début des années 30 (merci monsieur Chamson).
A cette époque, elle ne sent rien, n’a ni spatule ni de pinceaux et son pot est en aluminium.
L’odeur d’amande et le pinceau arrivent en 1934.
Le pot en plastique et la spatule débarquent dans les années 50.
En 1963, la spatule devient solidaire du couvercle. Fini de chercher sous le bureau.
En 1971, la colle Cléopâtre déménage en Touraine (à Ballan Miré) où elle est encore de nos jours.
En 1980, le couvercle orange devient bleu.
Source : à vos marques, les entreprises emblématiques de la région hors série avril 2015