J’ai été biberonnée au débat sans fin sur la Barbie, cette blondasse à forte poitrine et à petit tour de taille. Barbie l’antiféministe, la sexiste, la terrible Barbie, celle qui renvoyait une mauvaise image de la femme.
40 ans après, il suffit de lancer le sujet à table au boulot pour que les discussions animées reprennent et que les dragons somnolents se réveillent, trop heureux d’avoir quelque chose à se mettre sous la dent qui ne soit pas dangereux pour la cohésion d’équipe.
Pendant mon enfance, après une discussion ouverte avec ma maman (ou un caprice ou un chantage ou des pleurs sans fin, je ne sais plus quel moyen j’ai utilisé), je suis parvenue à avoir 2 Barbies :
- Une blonde en robe de mariée
- Une brune hispanique, ma préférée.
Loin de ces débats qui me dépassaient, j’ai joué, construit des histoires (sans Ken que je trouvais moche), seule ou avec des copines.
Ma Barbie était une femme conquérante qui traversait les océans houleux dans une petite embarcation de fortune.
Elle grimpait à mains nues les plus hauts sommets enneigés.
Elle avait parfois des enfants, mais pas toujours.
Elle était tour à tour institutrice, docteur, chanteuse, vétérinaire, danseuse, camionneuse. Parfois tout en même temps car ma Barbie était vraiment trop forte.
Il lui arrivait de défier à la boxe les Barbies de Chris et Sab’ mes voisines préférées. Et même qu’elle lisait en cachette les « Fluide Glacial » planqués sous le lit de leur père.
Elles m’ont servi de mannequin pour de magnifiques tenues tricotées main, de mannequin coiffure, mais là, le résultat fut moins magnifique.
Il se pourrait, d’après mes amis les psys, que j’ai tenté ainsi de régler un conflit œdipien.
Minikitch number one en a hérité, leur offrant ainsi une seconde vie.
J’ai voulu offrir à Barbie mariée une troisième vie. J’ai passé une bonne partie de mon mercredi après-midi à lui retrouver une tenue vintage à défaut de la tenue d’origine, et j’ai voulu la photographier pour la partager avec vous.
Et là, drame !
En l’attrapant (attention scène interdite au moins de 12 ans), la tête est restée dans ma main tandis que le corps gisait à terre.
Arghh, Barbie n’est plus…
Ben, j’ai de la peine.