dessin réalisé par minikitch number one, l’artiste de la famille
Elle a dit oui, elle a dit oui.
Elle a dit oui à quoi ma mère?
À mes desert boots de Clarks dont je rêvais depuis longtemps. Pourtant elles sont chères ces satanées godasses, mais elles sont trop belles et puis mon pied i grandit plus.
Je les ai portées longtemps, avec mes fringues babos (traduction pour toi ô jeune lecteur : ça veut dire baba cool, hippie, beatnik comme disait mon grand-père), avec mes premières tenues de boulot (jeans T-shirt).
Elles m’ont suivie dans mes cours, mes virées nocturnes, dans mes déménagements, pour sortir en boîte ou pour sortir les poubelles (le souci de transparence m’oblige à dire que j’ai plus souvent soulevé du plastique) pour courir après le bus et après les mecs (qui hélas couraient plus vite que moi)
On les voit sur tous les sites vintage, c’est un incontournable et ce matin, mon radar de kitch l’a repérée sur une bâche d’un vide grenier pluvieux mais fructueux. Et parce que le plastique c’est fantastique.
La seconde intello :
Mille excuses lecteur mais je n’ai pas trouvé de quoi faire la minute intello.
Elle date des années 60/70 (je n’ai pas réussi à trouver la date précise, si quelqu’un a l’info).
Ah, Harrison Ford !
C’est pas le plus beau. C’est pas le meilleur.
Mais il est so vintage et so nostalgie. Et bam, montée d’ocytocine (cf article : rehab no no no).
Et surtout, il a tourné dans les films cultes de mes eighties à moi.
Entre copines, il y a eu des débats passionnés sur les bancs de la cour et pendant les intercours : Harrison (Ford) ou Tom (Cruise)? Witness ou Top Gun? Working Girl ou Cocktail?
Le débat s’est arrêté net avec Dirty dancing qui a mis tout le monde d’accord : Patrick Swayze, car « on ne laisse pas Bébé toute seule ».
Nous sommes bénis des Dieux car Minikitch number one et Minikitch number two sont cinéphiles. Nous avons eu le bonheur de leur transmettre la passion du film culte des années 80.
Pour rentrer de l’école, nous étions beaucoup à prendre le même chemin, les enfants devant, les parents derrière. On passait devant l’église, on longeait le cimetière et on traversait un joli parc dans lequel nos parents, trop heureux de pouvoir papoter sur un banc, nous laissaient jouer lorsqu’il faisait beau.
Nos jeux préférés : chat perché, loup-glacé mais surtout » Le club des cinq « , les héros de la Bibliothèque rose.
Bien sur, je jouais Annie en raison d’une similitude de coiffure, et c’était toujours ma copine Christelle qui tenait le rôle de Claude dont j’enviais l’assurance et l’énergie.
Snoopy est plus vintage que moi !! Ah Ah !
Il fêtera ses 67 ans cet automne. Il n’a pas pris une ride, comme Sophie Marceau.
Dans mes jeunes années, on gagnait des pièces détachées de ce beagle dans des paquets de lessive, des œufs Kinder ou des bouteilles d’huile j’ai oublié, mais ce dont je me souviens c’est que ma copine Kat et moi, on se les envoyait par la poste. On écrivait au dos de l’enveloppe « pour ma meilleure amie », « fais vite petit facteur » et des tas de petits mots d’amitié.
Maintenant ma copine Kat vit dans une villa au soleil. Elle a trois enfants, un salaire avec beaucoup de chiffres et il y a longtemps qu’il n’y a plus d’enveloppe dans ma boîte aux lettres.
Quand je n’ai pas le moral, quand je suis fatiguée, quand je rêve de rester allongée dans mon canapé mais que ça fait mauvais genre, mon cerveau se rebelle et me réclame une pause Columbo, qu’une chaîne de la TNT rediffuse en ce moment.
Comme quand j’étais minotte chez mémé Alfreda. J’en profite pour remercier chaleureusement papa et maman de n’avoir pas cédé aux sirènes de la mode qui était de donner le prénom des grands parents en deuxième et troisième position.
T’imagines la honte le jour du bac : Kokitch, Alfréda, Suzanne
Mais revenons à nos moutons, car il faut du contenu qu’il me dit monsieur Yokitch !!!
Voici donc la minute intello :
Columbo a officié de 1968 à 1978. Puis s’est ensuivi une petite sieste du lieutenant (car lui aussi a des baisses de moral et fait la patate de canapé, tant pis si j’écorne un peu le mythe). Requinqué, il a repris les enquêtes de 1989 à 2003. Au total, il y aura 69 épisodes, soit beaucoup moins que les Feux de l’amour. Et comme disait Minikitch number two qui a hérité de mon sens de l’humour et de ma modestie légendaire : « Enfin une série qu’on ne peut pas spoiler »
Capture d’écran d’épisode
C’est qu’il ne paye pas de mine le gars Columbo: vieille fringues, vieille bagnole, coupe de cheveux hasardeuse. Mais il est fort, il est intelligent, intuitif et tenace. Columbo c’est la revanche des gens ordinaire en apparence. C’est pour ça que je l’aime si fort. Pour ça et parce qu’il me rappelle le moelleux de mémé Alfréda lorsque je me blottissais contre elle dans le canapé pour regarder notre série préférée.
Dans la caravane, au dessus de l’évier familial, il suffisait de faire coulisser sans bruit la porte de l’étagère pour voir apparaître le Saint Graal de mes jeunes années : Le Pastador, une pâte à tartiner belge trop trop bonne.
C’est dans une maison bleue, adossée à la colline, euh bon en vrai (car j’aime la transparence) c’est dans une maison bleue Butagaz adossée à un bassin minier que l’on m’a offert mon premier walkman.
Dans le temps vintage, c’était un cadeau rare et cher et techniquement très novateur.
Mon parrain l’avait reçu en cadeau par la marque en geste commercial suite à un litige (eh oui ça aussi mes jeunes lecteurs, c’était une pratique vintage).
Je m’en souviens encore , alors que bizarrement, j’oublie régulièrement de rappeler ma mère (une histoire de mémoires différentes me dirait un neuropsy). Il était blanc, marron,autoreverse (the luxe) .
Vissé sur mes oreilles il m’a fait découvrir Téléphone (les Insus pour les jeunots), Police et plus tard Indochine.